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L’hypnose humaniste, vous connaissez ? Cette discipline est un peu différente de l’hypnose ericksonienne « classique »… On vous explique tout.
En l’espace de quelques années seulement, l’hypnose thérapeutique a gagné ses lettres de noblesse. Désormais bienvenue dans les hôpitaux et les maternités (où on l’utilise pour lutter contre la douleur, par exemple), les patients font également appel à elle en complément de traitements allopathiques, dans le cadre de certaines pathologies : fibromyalgies, cancer, sclérose en plaques…
Si l’hypnose thérapeutique la plus connue reste l’hypnose ericksonienne (du nom de son fondateur, Milton H. Erickson), des « variantes » existent : c’est le cas de l’hypnose humaniste.
À quoi sert-elle ?
Comment fonctionne-t-elle ?
À qui s’adresse-t-elle ?
On fait le point avec Louis Monnier, hypnothérapeute humaniste à Perpignan (66).
À lire : Faut-il avoir peur de l’hypnose ?
1 - Pendant une séance, on est 100 % réveillé
C’est « la » différence principale qui existe entre l’hypnose ericksonienne et l’hypnose humaniste : pendant une séance d’hypnose humaniste, la personne reste 100 % consciente. On parle même de « conscience augmentée » !
« Les fondateurs de l’hypnose humaniste ont fait une expérience très simple, raconte Louis Monnier. Ils ont essayé de « réveiller » une personne se trouvant déjà dans un état « normal » (ou « état ordinaire de conscience »), en utilisant les techniques habituellement employées en hypnose ericksonienne. » Surprise : la personne est entrée dans un état de transe un peu différent, caractérisé par une conscience d’elle-même plus importante.
« Concrètement, alors que pendant la transe ericksonienne, on se sent un peu pâteux, un peu engourdi, pendant une transe humaniste, on se sent au contraire en pleine forme. Comme si on venait de se réveiller ! »
2 - On peut travailler sur tous les problèmes… ou presque
« L’objectif de l’hypnose humaniste, c’est surtout de stimuler les mécanismes d’auto-guérison du corps, de l’âme et de l’esprit. De comprendre tous les « nœuds » qui nous empêchent de fonctionner correctement, puis de les démêler » explique Louis Monnier.
Bien sûr, l’hypnose humaniste ne traite pas les problèmes mécaniques (fractures, arthrose, ostéoporose, tendinite, maladie virale…). En revanche, elle peut soulager la douleur et même aider à renforcer les défenses immunitaires de l’organisme pour favoriser la guérison. « On utilise aussi l’hypnose humaniste pour le développement personnel et le coaching professionnel : c’est une approche thérapeutique qui permet de mieux gérer ses émotions et son comportement. » Ou encore de trouver l’amour, de réussir sa carrière, de résoudre un conflit familial…
Cependant, l’hypnothérapeute précise quand même que « l’hypnose ne se substitue à aucun avis ni traitement médical. Les traitements en cours ne peuvent et ne doivent être suspendus que sur recommandation expresse du corps médical, même si vous constatez une amélioration au cours ou après vos séances d’hypnose. Les troubles psychologiques graves relèvent du domaine de la psychiatrie et ne peuvent, en aucun cas, être traités par l’hypnose. »
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3 - Ça fonctionne comme les contes de fées (si si)
Quel est le point commun entre Le petit chaperon rouge et l’hypnose humaniste ? Réponse : les symboles.
« Les symboles, c’est le langage de notre inconscient », explique Louis Monnier.
C’est là qu’intervient l’anamnèse : cette longue discussion préliminaire permet à la personne de bien comprendre le contexte de sa problématique, afin de pouvoir se la représenter de façon symbolique pendant la phase d’hypnose. En clair, il s’agit de répondre à la question : « votre mal-être, vous le décririez comment ? » Ça peut être une boule noire, des piquants, une flamme brûlante… « C’est exactement la même chose que dans les contes de fées : le loup représente le masculin sauvage, par exemple. En langage symbolique, cela traduit une peur, une blessure… »
Ensuite, pendant la transe, l’hypnothérapeute réutilise ces symboles pour nous permettre de communiquer avec notre « moi intérieur » : il s’agit alors de modifier (de « soigner ») ces représentations intérieures pour aller mieux… en profondeur !
4 - C’est le patient qui fait tout le travail
« Lorsque vous faites une séance d’hypnose ericksonienne, vous laissez les clés de votre inconscient à l’hypnothérapeute : vous êtes plutôt passif, explique Louis Monnier.
En hypnose humaniste, c’est l’inverse : c’est vous qui agissez.
L’hypnothérapeute n’est qu’un guide, chargé de vous ouvrir les portes de votre esprit. »
Concrètement, la transe se présente un peu comme un voyage intérieur : par la parole, l’hypnothérapeute guide la personne dans différents environnements imaginaires et symboliques, mais c’est cette dernière qui va réaliser mentalement certaines actions pour résoudre son problème.
Mieux encore : selon l’hypnothérapeute, après 1 ou 2 séances, la personne peut réutiliser ce qu’elle a appris pour continuer à changer par elle-même. C’est l’autohypnose !
5 - Ça se rapproche de la méditation de pleine conscience
« L’état de conscience augmentée que l’on atteint lors d’une séance d’hypnose humaniste est proche de celui que l’on expérimente pendant une séance de méditation de pleine conscience » affirme Louis Monnier.
L’objectif n°1 de l’hypnose humaniste est d’amener la personne à prendre conscience d’elle-même, en lui permettant de communiquer avec son inconscient et sa conscience supérieure (ou conscience majuscule).
D’après Louis Monnier, « notre esprit, notre corps est comparable à une maison.
Quand on ne la regarde pas, le temps fait son œuvre : elle se fissure, se ternit.
En revanche, il suffit de porter son attention sur cette maison, en conscience, pour qu’elle commence à s’auto-réparer ».
Ça vaut le coup d’essayer, non ?
Merci à Louis Monnier, hypnothérapeute à Perpignan (66).